Si j'étais moi
Je m’appelle Angélique Beaudonnet et je suis élève à Saint-Eugène. J’aime être avec mes amis, monter à cheval, et écouter de la musique. Je suis souvent d’humeur changeante et ennuyeuse mais je peux être très drôle quand je veux !
Pour ce projet d’autoportrait, j’ai pris une photo de moi-même et sur celle-ci j’ai superposé un texte que j’ai écris. La photo, agrandie, renvoie une image positive ; je parais heureuse, presque en extase. Le texte commente l’image de la fille de façon très négative.
Mon texte :
Cette fille n’exprime rien. Si, son sourire enjôleur dégage un peu de bonheur. Mais, on ne peut pas deviner les pensées d’une personne dans son regard... Regardez-la, seule et perdue dans sa jeunesse. Abusée par tout ce qui l’entoure, elle reste hypocrite. Elle est fantasque. Elle croit que le monde est beau, et elle n’admet pas que tout est faux. Elle se sent mal dès la moindre persécution. Elle en veut à la Terre entière alors que la Terre ne fait que tourner. Surtout, elle croit être seule alors qu’en fait elle est bien entourée. Mais elle n’est encore qu’une petite fille naïve, naïve, qui ne veut pas se Faire prendre ou se faire plaindre, qui a besoin d’un soutien, d’un pilier, d’une présence. Je la haie, je veux la tuer, elle est dans mes pires cauchemars. Personne ne la connait vraiment, mais moi je la connais par cœur, et je sais que derrière cette façade, ses grands yeux bleus se sentent un peu trop souvent seuls. Elle ne connait encore rien de la vie, il lui reste tout à apprendre. Vas-y, continue, continue de rêver petite gamine, car c’est seulement dans tes rêves que ta vie aura un sens ! Mais enfin, c’est pour vous qu’elle dévoile ses maux !
Je veux me montrer comme je me vois et non pas comme les gens ont tendance à me voir. Tout le monde pense que je suis agréable, gentille, mais la vérité est que, souvent, je me déteste. Par cette œuvre d'art, j'essaye de vous faire comprendre qui je suis réellement.
Je ne suis pas comme vous le pensez. Je ne m'aime pas, je ne suis pas spéciale et cela sans raison précise ; « Nous aimons sans raison, et sans raison on hait » a dit Jean-François Regnard, l'auteur et dramaturge français du 18ème siècle.
La photo, alors, montre comment les gens me voient et le texte vous fait comprendre comment je me vois réellement.
Ce n'est pas une idée originale ; d'autres personnes ont abordé la question de la perception de soi et du regard de l’autre dans leurs œuvres:
Plus le fort que haine de Tim Guenard est l'histoire d'un enfant qui souffre jusqu'au jour où il trouve l'espoir. Je voudrais moi aussi trouver cet espoir qui me permettrait de me battre contre toutes les épreuves de la vie.
Cf.: http://www.fraternet.com/magazine/loi1702.htm
Où es-tu ? de Marc Levy est l'histoire d'un couple qui s’aime, mais qui ne veut pas l'admettre. Comme eux, je trouve difficile d'exprimer mes sentiments, ou même d’admettre mes erreurs.
Cf.: http://www.evene.fr/livres/livre/marc-levy-ou-es-tu--7985.php
Angie des Rolling Stones est une chanson aigre-douce qui résume bien mes sentiments sur le monde.
Cf.: http://www.youtube.com/watch?v=rXRExocnpUw
J’ai choisi un portrait parmi la collection du MAAA qui fait écho à mon propre portrait : c’est une photo mélancolique en noir et blanc par Vasco ASCOLINI intitulée Firenze de 1987. Une femme est assise, cachée en contre-jour. Il y a un contraste symbolique entre lumière et obscurité, entre présence et absence (la femme est là mais on ne la reconnait pas). Nous ne savons pas qui elle est, ce qu’elle est, ce qu’elle fait là, pourquoi elle intéresse quelqu'un d’autre (le photographe en l’occurrence)… des interrogations que je porte sur moi-même.
Dans ma photo aussi il y a un contraste : le visage radieux de la fille au sourire de Joconde contraste avec le texte très négatif sur elle.
Les deux photos parlent d’être et de paraitre…
Cf.: http://www.devoir-de-philosophie.com/dissertation-faut-opposer-etre-paraitre-2180.html
Cf.: http://fr.wikipedia.org/wiki/Vasco_Ascolini